samedi 28 février 2009

Encore un peu plus loin # 3.5

Je suis finalement parti tout seul de Melbourne. J'ai fait un agréable voyage par la HighWay en 2 jours avant d'arriver chez mon ami et hôte Rob, qui avait du courrier pour moi. Puis, je suis resté dormir chez lui le temps de trouver d'autres personnes pour le trajet Sydney → Brisbane.

Je pars donc demain avec … une française et une belge (2 blondes ... ça promet!).

Oui, je sais, je m'étais promis de ne pas m'acoquiner avec des francophones, mais dans l'état actuel des choses, c'est ça ou partir tout seul. Et je me sens plutôt sociable en ce moment … et mon porte monnaie me dit que ça serai une bonne idée de partager les frais de route en 3 !

vendredi 27 février 2009

Vieux motard que jamais.

Le landemain, je rencontre Finn, un autre allemand rencontré a Sydney. Finn va m'héberger chez lui durant quelques nuit. Je commence, sans le savoir, une super semaine a Melbourne. Je met des annonces sur le net pour trouver des gens pour un lift jusqu'à Brisbane (capitale du Qeensland … ma terre promise). Je prévois de partir samedi ... ou dimanche au plus tard dans le pire des cas si vraiment y'a la guerre! Bien évidement, rien ne se déroulera comme prévu et je ne partirai pas avant mercredi après midi.

Finn n'a que 21 ans. Cela fait 2 ans qu'il a quitté l'Allemagne pour voyager, il a déjà fait le tour du monde, il est trilingue, il a vécu plusieurs mois en Amérique centrale et du sud, il a traversé plusieurs océans en bateau, il connait les îles du pacifique comme sa poche et c'est je pense le premier vrai voyageur que j'ai rencontré. Dans son appart, 4 nationalités cohabitent dans une ambiance totalement différente de ce que j'ai pu connaître a Sydney. J'ai pu améliorer mon Koréen (merci Duk et Francis) et mon japonais (merci Massa) autour de quelques bières. J'aurai le temps durant mon séjours de visiter le Chinese Museum et l'Imigration Museum, quelques pub sympa, et depuis le temps que ça ne m'était pas arrivé, de manger des sushis matin, midi et soir.

Je trouve une allemande qui cherche a aller a Brisbane, sauf qu'elle est très pressée … trop pour moi. Je lui propose d'aller vite a Sydney, car j'ai déjà fait le trajet et de l'y déposer, car a partir de là, j'ai envie de profiter du trajet. Ok, rdv lundi matin pour le départ. C'est la première et dernière fois que je la verrai. Lundi matin, aucune nouvelle.
Tampis, je vais trouver quelqu'un d'autre. Du coup, cela retarde mon départ d'au moins 1 jours.

Durant la journée, je rencontre dans une école d'Anglais pour les étrangers Yenny, une Colombienne. Surviens suite a mon pauvre espagnol tout rouillé un énorme malentendu qui me cloue un jour de plus ici. (Merci Finn d'avoir rétabli la situation).
Ok, je partirai Mardi alors.

Mardi fin d'après midi, je rejoins ma voiture que j'avais laissé en banlieue pour éviter les zone de parking payantes du centre ville. « Merde ! » La serrure est ouverte. On m'a piqué le contenu de la boite a gants. Heureusement, il(s) n'a(ont) pas touché au coffre. Toute ma vie étais dedans !!!

Du coup, petit détour par le commissariat le plus proche pour une déposition. Manque de bol, dans la boite a gant, j'avais un transformateur et le chargeur de mon GPS. Bien sur la batterie de mon GPS est a plat. Je suis donc bloqué un jour de plus, le temps de racheter tout ça.
Je partira mercredi finalement.

Ce qui me fait chier, c'est qu'il(s) m'a(ont) pris aussi mon opinel tout neuf que j'avais acheté a Hobart, et je n'arrive pas a en retrouver ici !

« Tu aidera ton prochain » … non mais c'est quoi ces conneries ?

Le trajet en Ferry semble beaucoup plus rapide quand on dort, et c'est pas plus mal. J'arrive donc a Melbourne, capitale de l'état du Victoria. Pour les retardataires, le Victoria est en proie au plus terrible incendie que le pays ai jamais connu, pour l'instant environs 200 morts, il gagne du terrain de jour en jour. J'ai entendu un appel a volontaires. La situation est catastrophique, des milliers de gens dont les maisons ont brulé se retrouvent a la rue, et manquent de tout. Le pays tout entier se mobilise pour venir en aide aux sinistrés. Du coup, comme je ne suis pas si pressé que ça de me rendre dans le Qeensland, je vais proposer mon aide en tant que volontaire.

Manque de bol, malgré ma bonne volonté personne ne voudra de mon aide.

Je m'explique. Je téléphone d'abord a la hotline du Victoria pour me proposer pour du volontariat, on prends mes coordonnées et mes disponibilités, et on me dit: « Ok, pas de sushis, merci pour tout, quelqu'un va vous rappeler. » Je n'ai jamais eu de nouvelles.

Je me présente a la Croix Rouge de Melbourne, un des responsables de la section volontaires m'explique qu'avant de devenir volontaire, il faut que la police fasse une enquête de moralité … cela prends au moins 2 mois. Ok, je serai a plusieurs milliers de Km d'ici là … tampis.

Je prends attache avec govolunteers.com.au, qui me disent eux aussi qu'ils ne pourront pas « m'utiliser » avant 3 ou 4 semaines.

Je fini par me présenter a CenterLink, qui est l'équivalent local de notre ANPE, suite aux conseils de je sais plus qui, et ils n'ont rien qui concerne le volontariat dans leur base de données.

Bon, bin je n'aiderai personne finalement. Je vais donc profiter un peu de la ville et voir quelques copains avant de partir.

Contrairement a Sydney, Melbourne est moins « haute », il y a moins de tours et de hauts buildings, donc plus de soleil dans les rue, et je m'y sens bien. J'y retrouve Huyen, une allemande « made in Vietnam » rencontrée a Sydney, qui m'emmène dans un pub qui possède une terrasse en haut d'un immeuble, original et super agréable. Petit détour par un resto Vietnamien (bien obligé), puis je vais dormir dans Clutch au bord de la plage (Brighton Beach).

Tasmanie … suite et fin.

Juste avant de partir, j'ai pensé a tout, ranger mon bazar, préparer la voiture pour un long trajet, faire des provisions de nourriture … Tout sauf … le trajet! Après avoir quitté les patrons, je suis monté dans ma voiture bien motivé, et juste avant de mettre le contact, je me suis dit: « Merde, mais je vais où maintenant, je fais quoi ?!? ». C'est fou comme cela peut-être déstabilisant comme sensation. Même si c'est l'essence du voyageur.

« Ok … euh bon … bin on va commencer par trouver le nord, et ensuite, on se dirige vers le Main Land.
J'ai par la suite décidé de faire la côte est de l'île. Passage par Swansea, puis Bicheno. Des plages très jolies et très calmes.

Petit tour en bateau a fond de verre. Je vois pour la première fois les fameuses abalones, plein de poissons différentes, et une raie gigantesque.

Puis le fameux Freycinet National Park. Tous les Gens que j'ai rencontré ici m'ont dit la même chose, c'est surement le pus bel endroit de l'île. Effectivement, c'est vraiment beau. En plus, j'ai eu la chance d'avoir 2 jours consécutifs de beau temps pour visiter. Petite rando de 1h avec les palmes en bandoulière pour aller faire du snorkeling dans la fameuse Wineglass Bay. Moi qui ne suis pas fan de la marche, j'ai vraiment pris plaisir a franchir le petit col qui dévoile petit a petit la baie.

Arrivé a la baie, beaucoup de touristes, du sable blanc très fin, une eau claire … exactement comme on me l'avais dit. Hop, j'enfile la combi et plouf, on va taquiner les poissons de récif. Sauf que … je suis toujours en Tasmanie, l'eau est toujours aussi froide, y'a des algues partout, c'est pas facile de nager là dedans. Bon, on sort. Je me suis donc mis dans un petit coin tranquille de la baie le temps que ma combi sèche un peu. J'étais sur le sable en plein soleil, avec un T-shirt, plus un sweat-shirt avec la capuche, et j'avais quand même froid. C'est tellement dommage, ce satané climat fait oublier la beauté des paysages, et ne me fait penser qu'a une chose … rejoindre les tropiques.


Ok, c'est promis, dès ce soir je réserve le ferry pour le retour. En quittant la plage, un Kangourou s'approche de moi, il a vraiment pas l'air farouche, a tel point que c'est moi qui doit reculer quand il essaie de me renifler la main. Je comprends maintenant pourquoi il y a un peu partout dans les park nationaux des pancartes priant les touristes de ne pas nourrir les animaux sauvages, qui malheureusement le sont de moins en moins.

Sur le trajet du retour, je fais la connaissance d'un jeune couple de Hong Kong avec qui je sympathise. Nous sommes rejoins par un couple de retraités du Colorado (USA). Le mari est un ancien prof d'histoire, et est curieux d'avoir le point de vue d'un hong Konguais sur l'après Angleterre, et sur les actions de Sarkozy. Je me suis rendu compte de 2 choses. La première c'est que cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu une discussion aussi intéressante. Et la deuxième, je crois bien que si je doit choisir entre rencontrer des gens différents et apprendre de nouvelles choses ou admirer de beaux paysages, je préfère rester enfermé. Il se trouve qu'aujourd'hui, les 2 sont parfaitement compatibles: je suis content !

Une nuit très agréable sur la bien nommée Sleepy Bay, une petite promenade matinale, et on repars direction Devonport, et … mon ami le ferry, synonyme d'espoir.
Longue route, j'y rencontre pas mal de gens sympa. Je n'aurai plus l'occasion d'utiliser mes essuies glaces avant longtemps … « ouais !!! »

Quand faut y aller …


Ça y'est, la décision est prise. Comme il pleut très souvent et qu'on ne peux pas ramasser les myrtilles quand elles sont mouillées, on ne fait pas beaucoup d'heures, donc pas beaucoup de sous. Mais finalement, le principal facteur qui a motivé mon envie de partir c'est le froid. J'en ai ras le bol de ce froid. Durant une semaine, le poêle a bois a tourné jour et nuit. Donc, au vu de tout ça, j'ai pris la décision de partir, et de remonter vers les tropiques. Finalement, je tournerai a droite arrivé a Melbourne, direction le Qeensland, les plages de sable fin … les eaux turquoises, et surtout le climat tropical. On remballe tout le matos … tiens, j'ai beaucoup plus d'affaires que quand je suis arrivé … et oui, mine de rien, cela fait 5 semaines que je suis là ! Bisous a tout le monde. Je vais voir la patronne pour qu'elle me paie ce qu'elle me doit, et elle et son mari me disent qu'ils on été très content de me connaître, et que si je reviens un jour il y aura toujours du boulot pour moi. Ça m'a fait vraiment plaisir, car la dernière fois que j'ai quitté un parton, c'était pas vraiment la même ambiance.


Petit Flash Back:
C'était à Sydney, une amie de marija (ma coloc croâte) lui a dit qu'un resto sur Darling Harbourg cherchait du personnel. Je me pointe là-bas. Le mec me dit: « Ah non, désolé, on a besoin de personne. » Merde, c'était un tuyau percé ! Puis juste avant que je parte, il me regarde de la tête aux pieds, et me dit: « tu bosses aujourd'hui ? »... euh non … « ok, reviens à 11h … mais je te préviens, on cherche personne »

Cela veut dire tout simplement, qu'il me prends a l'essai sans avoir de place dispo, c'est assez courant ici, et si je suis meilleur que le moins bon de ses employés, je prendrai sa place. L'astuce c'est que j'ai menti, je n''ai aucune expérience en tant que serveur, et à l'époque, mon anglais était minable. Et c'est parti pour un service de midi avec … 400 couverts ! J'ai couru dans tous les sens, j'ai transpiré comme un fou, durant 6h, sans pose sans manger ni boire. Finalement, le boss me fait signe de venir et me dit:
« _C'est bon, c'est bon, tu peux arrêter là! T'es pas assez rapide, merci d'être passé ! »

J'étais tellement crevé que ça ne m'a pas dérangé qu'il me dise d'arrêter. Mais c'était quand même un échec pour moi, le premier !


Retour vers le futur:
Donc, je quitte la Tasmanie, enfin … Deep Bay pour le moment.

Donc, dans la série « j'aurais pu, j'ai pas fais... » l'île de Brunny Island, la visite de la chocolaterie de Hobart et de la brasserie de la fameuse bière Cascade.

Ma villa en bord de mer.

Trent pars faire un trip jusqu'à Adelaïde pendant 3 jours. Il m'a demandé de nourrir ses chats pendant ce temps. Je doit avouer que l'argument le plus percutant n'as pas été mon amour pour les chats, mais la Playstation 2, le lecteur DVD et la télé. Du coup, je quitte mon chalet dans les collines pour ma nouvelle maison au bord de la mer, avec une vue magnifique sur la baie, un canoë, un petit ponton privé … comme dans les films.

Comme j'avais la maison pour moi, j'en ai profité pour y dormir au calme, loins de l'agitation qui règne au chalet. J'ai regardé les épisodes 3,4,5 et 6 de Star Wars … maintenant, la Force est avec moi.


5 chats en même temps, c'est tranquille … jusqu'à ce que je sorte du placard les boites pour les nourrir ! Manque de bol, je ne sais pas me servir de l'ouvre boite de trent (alors je vois déjà tout le monde se moquer de moi, mais on en a pas des comme ça en France), j'ai essayé toutes les positions possibles avec l'ustensile pour ouvrir ces fichues boites, pendant que les chats me grimpaient dessus se demandant pourquoi c'était pas déjà prêt. Du coup, j'ai défoncé les boites avec la première chose qui me soit passé sous la main … un sécateur.

Je me suis rendu compte durant ce weekend, que ma patience avec les chats peut diminuer brusquement, surtout quand ils me piquent la moitié du repas que je n'ai pas encore fini de préparer. Y'en a 3 qui on fait leur baptême de l'air a travers la maison !

CGT pas là … je serai ailleurs !

Les billets suivant sont rétroactifs, car j'ai eu du mal a mettre tout a jour. Donc, revenons dans le passé, détendez vous, et laissez vous guider.
Nous sommes en fevrier 2009 et je suis toujours en Tasmanie.


Les deux bretons nous on quitté, ils sont partis travailler dans une autre ferme, qui paie beaucoup plus. 6$ /Kg alors que nous sommes a 3$/Kg ici. Enfin, c'est ce qu'ils ont dit. Du coup, comme on ne fait pas beaucoup d'heures ici, je les ai accompagné un jour pour voir avec l'exploitant s'il avait aussi du boulot pour moi. Ce n'était pas le cas, mais j'ai pris des infos qui m'ont été bien utiles pour la suite.

J'ai donc décidé de me déguiser un représentant syndical et de renégocier notre salaire avec la patronne ici. J'ai été chercher les Irlandais pour qu'ils puissent m'aider (surtout pour la langue).
« _Bon les gars, la patronne est là, avant de bosser, on va essaye de négocier comme prévu !
_Euh, ouais mais là, on peux pas … en plus on est en train de regarder des photos … et après, on aura peut-être pas le temps ... »
Bande de cons ! Vous avez décidé de me laisser tout seul pour faire le boulot a votre place.

J'entame donc les négociations en disant a la patronne que si elle ne paie pas plus, j'irai travailler chez l'autre (sachant qu'il n'embauchait plus !). Manque de bol, tout le monde se connais ici … elle attrape son portable et téléphone au fermier en question ! Bon, c'est mort.
Puis la négociation a repris, j'ai eu un problème de vocabulaire (charges patronales) et je suis allé chercher ces fiotes d'irlandais pour m'aider. Les 4 étaient enfermés dans leur van, et quand je leur ai demandé de venir, ils m'ont dit: « Ah mais non, mais c'est pas possible, parce que … tu comprends … et en plus on part en ville là dessuite ! » La pour moi, c'était plus des fiotes, mais des fils de pute. Je repars donc tout seul affronter la patronne, armé de mon dictionnaire de poche. La négo dure une heure et demi. Finalement, j'obtiens une augmentation de salaire de 50%, on passe donc a 4.5$/Kg, on conserve le chalet gratuitement, on reste au black, et on se met d'accord sur une combine pour déclarer notre séjour ici.

Comme par hasard, dès que l'accord est conclu, les 4 connards arrivent (heureusement qu'ils devaient partir en ville) se pointent et disent: « Pour 3$, je sais pas si on va travailler ... » Et ils on eu tout cuit le résultat de mes 1h30 de négociation. Ce gros connard de Darren me regarde, tout fier, et me dit: « c'est bien ça, on va continuer a bosser … t'es content ? … souris ! ». J'ai du faire un effort important pour ne pas lui faire très mal.

dimanche 22 février 2009

Encore un peu plus loin #3

Je suis actuellement a Melbourne ... et je suis pas mort !

Tout se passe tres bien ici. J'ai quite la Tasmanie il y a 5 jours, je suis reste pour rendre visite a des amis et profiter un peu de la ville. Je pars demain matin avec une allemande pour un trip direction Brisbane dans le Qeensland avec une etape a Sydney.

Je suis heureux d'avoir fui le temps pourri de la Tasmanie, et je vais repartir vers le nord a la recherche de plages de sable fin, d'eau chaude, de poissons multicolores ... Je m'arreterai quand mon porte monaie me le demandera, ou quand j'aurai decide qu'il fera assez chaud apres avoir franchi le tropic du Capricorne.

mercredi 11 février 2009

Clutch: 1 / Wild life: 2

Qu'on se le dise, rouler de nuit en Tasmanie, c'est super marrant … pour peu qu'on soit chasseur dans l'âme.

Il faut savoir que le tigre de Tasmanie a été décimé suite a l'arrivée des colons. Le dernier est mort en 1939. Depuis, il ni y'a plus vraiment de prédateur de compèt ici. C'est une des raisons qui font que les animaux pullulent, notamment le matin en petits morceaux sur les routes.

Il m'arrive de conduire de nuit ici, et à chaque fois, c'est « rigolo ».

le premier fut un possum. Je roulais (gentiment) et je le vois au dernier moment sur la route, entre mes roues. Pas le temps de freiner ni de faire un écart. Le machin est tellement haut, il ne passera pas sous la voiture. Je me dit: "ça va piquer un peu derrière la nuque, mais après tu sentira plus rien … promis". BOUM !

Après quelques mètres, je décide quand même de voir s'il est bien mort. Demi tour, "oh, il est plus là !". Je regarde aux alentours, et je le vois se trainer péniblement le long du bas côté, avec au moins une des pattes arrières HS. Je me dis que vu l'état dans lequel il est, il n'ira pas bien loin … autant l'achever. Je décide donc de rouler une nouvelle fois dessus pour abréger ses souffrances. J'avance donc un peu, et je lui roule dessus en marche arrière (pas le choix, a cause d'une borne) … j'entends un KROUK … c'est bon, au moins, là il ne souffre plus.
Je continue a reculer … et je vois mon copain qui essaie de repartir … Oh lala !
Comme il était a cheval entre la route et le bas côté, j'ai pas pu mettre ma roue exactement où je voulais !

Ok, cette fois on arrête les frais, et on y va a l'ancienne. Je me gare donc un peu plus loin. Imaginez la scène, je me retrouve vers minuit au fin fond de la Tasmanie, avec un animal a moitié mort que je vois a peine, garé dans un bas côté instable, avec seulement la lumière de mes phares pour me repérer. Je décide de le "finir" a coups de manivelle. Manque de bol, dans le coffre, j'ai bien un crick, mais pas de manivelle (et oui, nouvelle voiture) … ça continue ! Ok, on improvisera sur place ! J'arrive donc a hauteur de la chose, et je vois l'animal en train de respirer difficilement, sans bouger, au fond du fossé. Je me dit, là mon coco, t'irra plus bien loin. Ok, je vais trouver un bâton, et on en parlera plus. Je tatone donc dans les bois pour trouver un bâton. J'en trouve un … je me dis je vais le tester avant au cas où … Bien vu, c'est du bois pourri, le truc se décompose en morceaux a peine je le secoue. La pauvre bête sera morte du tétanos avant que j'arrive a la tuer avec ça. Le problème c'est que toutes les branches sont pourries ici. Finalement, je réussi a trouver un bout de bois potentiellement dangereux. Je me rapproche de la bête, et comme c'est souvent le cas dans ce genre de situation (ceux a qui c'est déjà arrivé doivent le savoir), j'hésite … est-il suffisamment mal en point pour que je l'achève ou je lui laisse une chance au risque de le laisser souffrir pour rien ? Je le regarde, il me regarde … on se regarde … Puis je le vois partir, pas bien vite c'est vrai, mais bien plus qu'avant. Je décide donc de le laisser en vie.

Je reviens sur la route, et je regarde a l'endroit de l'impact, je vois pas mal de sang, et on peut le suivre a la trace. Il y'a tellement de sang, je me dit que finalement il n'a aucune chance de s'en sortir, il va donc falloir que j'aille le tuer. Je reviens sur mes pas, et évidement il s'est barré. Je l'entends marcher/ramper un peu plus loin … mais m'aventurer tout seul dans la forêt au fin fond de la Tasmanie en pleine nuit … ça me dit rien là dessuite.

Ok, donc celui là on va dire qu'il est pas mort (sur le coup en tous cas).


Le lendemain, je me retrouve sur une piste (on appelle ça une dirty road ici) de nuit, quand un petit lapin passe devant mes roues et traverse la route. Alors qu'il était hors de danger, il revient sur sa décision, et donc sur ses pas … et du coup sur les miens. Et paf le lapin. Lui, il bougeait plus!


Hier, je suis allé a la pêche avec Billy, Trent, et Katleen la fille de Trent.
Billy a un gros chien noir (dont je ne me souviens plus la marque), comme il a beaucoup d'imagination, il a appelé son chien ... Black Dog ! Évidement Black Dog jugera utile d'aller faire un plouf dans la mer. Ça va sentir bon dans la voiture pour le retour.

Donc, on se retrouve a la pêche un peu plus a l'est avec l'équipe, Trent m'avait dit que le poisson était garanti làbas. Pour ceux qui connaissent mes talents de pêcheur … on est revenus broucouille … comme ont dit dans le bouchonois !
Enfin pas tout a fait, j'ai attrapé … des piqûres de moustiques, au moins 15 par pied … un vrai cauchemar pour les jours suivants !

Sur le retour, Katleen, la fille de Trent, qui était sur ses genoux a l'avant, dit:
« _Oh papa, t'as vu le wabali …
_On dit wa-la-bi ! »

Quand le wala-chose décide de tester la résistance de mon pare choc. Tout le monde l'a vu arriver devant les roues, plus un bruit dans la voiture … BOUM. Il doit faire au moins 50cm de haut, il a du prendre le pare choc dans les dents, je vois pas comment il pourrait se relever. Dans la fraction de seconde suivante, on voit passer les 2 pattes arrières au niveau du capot, puis on l'entend rebondir sous la voiture, puis il se coince je sais pas où entre la roue arrière gauche et le passage de roue, la voiture dérape un peu, puis plus rien.

Je m'arrête quelques mètres plus loin, le temps de freiner (et on roulait pas vite). Le temps d'entendre les autres respirer on voit le wala-chose qui nous double par la droite en bondissant ... pas une trace de sang, même pas décoiffé !

Je doit dire que personne n'a rien compris. Après tout ce qu'il lui est arrivé … tout le monde y va de son commentaire, me traite d'assassin, souffle un bon coup.

Donc, pour le moment, Clutch: 1, vie sauvage (wild life): 2 !

vendredi 6 février 2009

Ramène pas ta fraise !

Niveau boulot, on a fini la récolte de l'ail. On attends tous que les myrtilles soient prêtes à être récoltées. Le problème, c'est qu'elle se font désirer. Du coup, la boss viens régulièrement, nous fait faire deux ou trois bricoles, et nous dit que ça va commencer dans « a couple of day ». Le problème est que cela fait bientôt une semaine et demie que que ça dure. Donc tout le monde commence à être sur les nerfs car les sous ne rentrent pas. Certains veulent partir pour aller chercher des sous ailleur … mais personne ne bouge. En ce qui me concerne, je ne suis pas prêt de partir, car je suis bien content d'avoir un logement gratuit (on dit « free accomodation »), avec mon ami le poêle à bois, ma copine la douche chaude et la cuisine équipée. Par contre, j'ai décidé d'agir, et j'ai trouvé un autre boulot en complément: du strawberry picking, autrement dit, de la cueillette de fraises.
Je me présente a la ferme, le patron me dit:
« _Ok, come back tomorrow … at 6am.
_(gloups) … 6am ! Ok, no worries !


Chouette, j'ai trouvé facilement ce coup-ci, par contre c'est hachement tôt ! Boah, c'est pas grave, il suffira de se coucher tôt.

Sauf que ce n'est pas vraiment ce qu'avaient prévu mes acolytes. Les deux bretons sont revenus avec une coréenne et une bouteille de tequila. Voyant qu'ils n'avaient pas prévu de lever l'ancre, je me suis dit: « quitte a ne pas dormir, autant profiter de la tequila ! ».Ce que je fus. Manque de bol, les Irlandais arrivent après accompagnés de locaux et de bière … et là c'est le drame !

Je n'ai donc eu droit qu'a 2h de sommeil avant de me retrouver dans le champ de fraises.
Alors l'astuce c'est que les fraises … ça parait inoffensif comme ça ... mais c'est tout près du sol, et ça pousse pas directement dans les barquettes ! Quelle horreur ! Au début, j'étais frais comme un gardon, avec un bon petit rythme (car il faut savoir qu'on est payé au kilo de fruit ramassé), mais après une heure et demie, mes genoux mon rappelé a l'ordre. Puis le dos … puis la nuque. Arrivé a la moitié de la journée, avec des ampoules a chaque pouce, je me demande comment je vais faire pour finir. Finalement, je réussi a tenir jusqu'au bout, avec une cadence qui va décrescendo. Je suis complètement vidé, j'ai mal partout surtout aux genoux, aux (Christophe) lombaires et à la nuque.

Je rentre au chalet, et … je sais pas pourquoi, j'essaie de faire le calcul de ce que j'ai pu gagner (quelle idée !?!). Ok, alors, c'est 5$ le plateau, j'en ai fait 13 en 7 heures, donc j'ai gagné 65$! Bof, c'est pas terrible ça fait du 9$/h, vu l'énergie et la santé que j'y ai laissé … Quand tout à coup (je suis trop fort pour le suspens ^^) je me suis rappelé que j'avais une déclaration d'embauche a remplir, ce qui fait que mon salaire sera déclaré, et que je devrait donc décompter 30% de mon salaire en taxes. Mon salaire horaire avoisine donc les 6.5$/h !!! Pour info, ici, je suis à 15$ au black. Ok, la prochaine fois que j'irai a la ferme aux fraises, ça sera uniquement pour déposer mes coordonnées bancaires pour toucher la somme dérisoire qui m'a valu un dos et 2 genoux.

A propos du dos, comme la douleur ne passait pas, j'ai repensé (comme dans le film kickboxer) a ce que me disait mon maître, le vieux chinois barbu. En fait, pour ceux qui on connu, c'est le travail de posture que l'on faisait aux rencontres de tsui-shu avec Mitch sur Toulouse. Du coup, je suis parti dans le jardin faire un petit quart d'heure de la posture de l'arbre, et je suis fier d'avoir fait disparaître mon mal de dos. Une bonne nuit de sommeil suffira pour en faire de même avec le mal de nuque.

Ah, le pouvoir des arts internes …


Le pire, c'est que j'ai même pas gouté une seule fraise !

mardi 3 février 2009

Petit poisson deviendra grand.

Aujourd'hui, il fait chaud, très chaud même. Nos amis d'outre manche qui ne sont pas habitués a des températures si élevées arrêtent la journée de travail assez tôt dans l'après midi. Du coup, les voir partir casse le moral de tout le monde, surtout le mien quand ils me demandent si je veux aller me baigner avec eux.
Ma volonté farouche de rester travailler dans le champ en plein cagnard s'évapore en quelques fractions de secondes: « I come with you. »

Manque de bol, le temps de me préparer, de faire mon brushing et de choisir l'un de mes nombreux maillots de bains, ils sont déjà partis. Pas de sushis, ils m'ont expliqué (plus ou moins) où ils allaient … C'est le « plus ou moins » qui m'a fait défaut je crois: on peux dire que je les ai (plus ou moins) pas trouvés. Impossible de mettre la main dessus.

Tampis, je vais faire le tour du propriétaire sur la route de Abel's Bay. Eh bien j'ai été inspiré, c'est magnifique, plage après crique, c'est calme, sauvage, beau …
Je décide de sortir l'attirail du snorkeleur fou. Je fais 3 ou 4m dans l'eau, j'en ai jusqu'aux genoux, et je vois un gros nuage de sable a mes pieds. « Ola, c'est quoi ça ?!? » En fait, c'est une huitre gigantesque qui vient de se fermer brutalement quand elle m'a vu arriver. Peut-être 25 cm de long.

J'ai donc fais en 1/2h 10m aller et 10m retour. C'est tout! Mais je me suis amusé comme un gamin, a jouer avec des étoiles de mer, des huitres, des petits poissons … je me suis pris pour un Nicolas Hulot. Mais si je ne suis pas allé très loin, c'est aussi (et peut-être surtout) car la visibilité n'était que de 4 ou 5m et que je me souviens entendre Billy dire que quand les baleines arrivent, il y a toujours des requins avec. Alors, bon, les baleines, c'est que dans 4 mois qu'elles on rendez vous ici, mais se retrouver à snorkeler tout seul dans une baie qu'on connais pas à 15 000Km de sa maman … ça invite à la prudence.

J'apprendrai plus tard qu'en fait je ne risquais rien.

Le soir je rentre a la maison … tiens, y'a pas grand monde. Ah oui, les Irlandais sont allés au pub ce soir. Vers je sais plus quelle heure, ils arrivent … complètement torpillés. La fête continue devant le chalet.

Il faut savoir que depuis 2 jours il fait 30°C ici, mais cette nuit est un peu fraiche, qu'a cela ne tienne, Rupport décide faire marcher le poêle. Après avoir mit quelques bûches, je le vois tourner en rond pour essayer d'allumer le feux. Peut-être est-ce une technique qui marche en Irlande (mais apparemment pas ici !!!), il a essayé d'enflammer les bûches avec … de l'huile d'olive et un briquet …

Pourtant il y'a un tissu terroriste assez développé en Irlande … d'un autre côté ça me rassure: il ne doit pas en faire parti !

Minute culturelle: les vertus des plantes.

L'usage de hakik' (comme le disait Colluche) est très répandu ici. A tel point qu'on peut trouver tout ce qu'on veut partout et tout le temps.

Un jour, j'ai pris un mec en stop pour le ramener chez lui (1 ou 2Km), il était complètement bourré (est-ce la peine de le préciser ?!?). Arrivé chez lui, il sort de la voiture, me remercie 5 ou 6 fois, puis me dit:
« _Tu fumes ?
_euh, non.
-Ah, tampis, je t'aurai filé un « petit truc » pour la route sinon. »


Je n'ai jamais vu des gens chercher de l'herbe ici, je n'ai vu que des gens en trouver. Marie Jeanne est partout !

Mad Max:

Un soir, 2 locaux qui bossent avec nous, Billy et trent, débarquent au chalet. Billy est tout fier de nous annoncer qu'il viens d'acheter une voiture, le tout dernier modèle de je sais pas quelle marque. On sort pour la voir. Quel engin, pour ceux qui on joué a Destruction derby, elle est dans le même état qu'a la fin d'une partie. Pas de vitres (ni même de pare brise) plus de pares chocs, de la rouille partout, plus de coffre, le capot tiens avec une corde, plus d'équipement électrique … une véritable épave, mais elle roule.

Pour comprendre la vidéo, « station wagon »= break, et « ute » = utilitaire local avec un plateau derrière.

Billy nous dit qu'il a un billard chez lui et qu'il cherche des gens pour une partie. Ok, on arrive.

On débarque chez lui et on fait la connaissance de John, un voisin. Je ne comprends pas comment John a pu rester debout toute la soirée sans tomber. L'entrainement parait-il. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'ici, on ne trouve de pas de pack de 6 bières dans les bottle shop, elles sont vendues dans des cartons de la taille d'un caisse de vin de 12 bouteilles. C'est le sport national ici, entre l'alcool, les herbes de Provence magiques et des cachés très colorés, on comprends qu'il n'y a pas grand chose a faire un samedi soir au fin fond de la Tasmanie.

Billy m'amène au fond de son garage pour me montrer quelque chose. Une Ford Falcon 1973, la même que celle de Mel Gibson dans Mad Max, équipée d'un V8 de … 5.8L. Je comprends qu'il a de solides connaissances en mécanique. C'est toujours bon d'avoir un copain comme ça dans son entourage.

Fin de la soirée, je ramène mes 2 compatriotes bretons qui se sont bien adaptés aux coutumes locales et qui sont complètement émus.

Quelque jours plus tard, je repars voir Billy, car j'ai quelques petits sushis avec Clutch.
Ils sont en train de vider une épave de toyota celica de 1976 avec Trent. Et là, je vois l'ensemble de son jardin, qui est rempli d'au moins une vingtaine de voitures. Il m'explique qu'il était mécano avant, et que maintenant, il investi ses sous dans des voitures qu'il retape pour les revendre. Il préfère « jouer » avec ses voitures plutôt que de confier son argent a un banquier comme il le dit.

Trent est fier de mon montrer sa voiture, une vielle épave jaune ré-assemblée de tous les côtés. Certaines pièces du moteur tiennent avec de la ficelle. Il a greffé un turbo sur une cacahouète, et son moteur monte jusqu'à 11 500 tours minutes, et il atteint les 270Km/h.

Ils m'aident a régler quelques problèmes sur Clutch, puis on décide d'aller voir John, le fameux voisin titubant … mais, avec la voiture de stock-car. Billy au volant, moi a la place du mort, et comme l'arrière est occupé par des objets insolites, Trent, monte sur le toi. Ça tombe bien, comme il n'y a plus de corde pour tenir le capot, ses pieds feront parfaitement l'affaire.

Voilà la petite équipe qui fonce a toute allure sur la piste sablonneuse, quand Billy décide « d'entrer » chez John au frein a main. Je me demande encore comme Trent qui était sur le toi a fait pour ne pas mourir. Il va de soi que tout le monde était bourré.

On est allé trop au sud … je suis en Antarctique.

« Ce matin … un lapin … »

Non, non, non … le lapin il a rien fait du tout, il est resté dans son terrier, tellement il fait froid ce matin. Je suis congelé, j'ai dormi avec un collant plus un jean, 2 paires de chaussettes, un T-Shirt a manches longues, plus un a manches courtes, plus un pull, tout ça dans le sac de couchage, dans clutch. Et je n'arrêtais pas de me réveiller a cause du froid.

Tout le monde me dit qu'un froid pareil en cette saison est vraiment inhabituel. Peut-être, mais ça change rien, je suis congelé. Finalement, cela n'a pas été un mal que je joue les esquimaux, la patronne a décidé de nous laisser dormir dans le chalet.

La classe, on se retrouve le soir les 3 français, dans un chalet, avec tout le confort dont on peut rêver, gratuitement qui plus est, sachant les prix prohibitifs que pratiquent les campings en ce moment.

Et pour le déjeuner j'ai pris des oeux frits dans deux tranches de pain. C'est rien dit comme ça, mais pour comprendre ce que cela à pu représenter pour moi, il suffit de savoir que cela faisait 11 jours que je n'avais pas pris un repas chaud.
C'est fou, mais après seulement quelques jours coupé de mon petit confort, je me suis surpris a rester devant un simple chauffage au gaz, avec un sourire stupide , en train de me dire « … wouahou ... »

Ca y'est, je sens que mon voyage commence à me changer !

Clutch et moi … moi et Clutch !

Clutch est vraiment une super caisse. Rien que la transmission automatique est un pur plaisir. Pas besoin de s'occuper des rapports, tout se passe tout seul. Un vrai truc de grand père. Je crois que j'aurai du mal a m'en passer dorénavant.

Elle est suffisamment grande pour qu'un fois la banquette arrière rabattue, je puisse dormir en diagonale a l'arrière, ce qui est très pratique en ville, ou quand il fait trop froid pour la tente. En plus, comme j'ai un haillon, je peux dormir avec la tête côté coffre, ce qui me fait un toit panoramique. Super pour s'endormir sous les étoiles. NB, en ce moment (fin janvier), je m'endors sous la bienveillance de la constellation d'Orion, et la Croix du Sud.

C'est pas un V6, et pourtant, elle est surpuissant, elle monte a 130 Km/h en deuxième ! La boite de vitesse (que j'ai mis du temps a domestiquer) permet de franchir des pentes très raides comme de rouler sans consommer sur autoroute (Environs 8L/100Km Avec 3 personnes et chargée a ras bord de matos !)