vendredi 28 août 2009

La croix rouge a du soucis a se faire.

Emeraude va quitter l'Australie pour retourner en Nouvelle Zélande afin d'y suivre une formation pendant 6 mois. On décide de profiter d'une soirée tous ensemble avant son départ.

On décide d'aller a Brisbane où a lieux d'après elle un « super » concert. On embarque avec Duncan, Emeraude, et Kathryn, la fille de Karen. Je suis (pour changer) capitaine de soirée. On prends la voiture de Kathryn, une Ford Fairlane V8 5.OL (étonnant de voir qu'en Australie des gens qui ne travaillent pas peuvent se payer de pareils paquebots. J'aurai quelques explications « intéressantes » plus tard). On assiste a un premier concert, avec un groupe pop du coin, ce qui n'est pas vraiment vraiment le genre de musique que j'affectionne, puis le fameux groupe commence a jouer … de la musique plus ou moins electro, ce qui n'est pas vraiment du tout ce que j'aime. Les 3 autres décident de partir pour un autre quartier dans lequel on avait décider d'aller après le concert. Comme cela ne leur plait pas du tout non plus, ils décident donc d'y aller plus tôt que prévu. Je me retrouve donc seul avec Emeraude, mais pas question de supporter ça plus longtemps, comme il est près de minuit, je vais en profiter pour passer quelques coups de fil en France.

Bien plus tard, le concert se termine, et je retrouve Emeraude tout seule dans la rue, car les autres sont partis … avec la voiture, alors que tous avaient déjà bien bu. On part en bus les retrouver dans le quartier « The Valley », qui est un des endroits animés pour la jeunesse de Brisbane.

Pour info, Kathryn la fille de Karen a changé d'équipe après avoir fait ses trois enfants. Elle a donc l'habitude de fréquenter les clubs gays, et motive la troupe pour aller dans un club « the beat ».
Manque de bol, arrivé sur place avec Emeraude, on se rends compte que l'entrée est payante, et comme on doit rentrer dans peu de temps, je n'ai pas envie de payer pour si peu. « On a qu'a laisser les autres s'amuser dedans, on les rejoindra plus tard ». Ou pas !!! Emmeraude me dit tout naturellement:
«_Il suffit de récolter les sous, comme ça cela ne nous coutera rien !
_Bin oui, c'est aussi simple que ça !
_Non, non, sérieusement !
_Oui, mais c'est dommage car d'habitude, j'ai toujours tout mon matériel de cracheur de feux sur moi, juste au cas où ... mais ce soir …
_Laisse moi faire, je vais rapper !
_ … »



Elle commence a marcher dans la rue, repère un petit groupe, se plante en plein milieu, interromps tout le monde et dit: « J'essaie de récolter des sous, si vous voulez, je peu rapper (NDLR: chanter du rap, a cappela), combien vous me donneriez si ça vous plait ? »

Quelques groupes plus tard, elle a 15$ en moins de 20 min. Si tous les gens qui font du spectacle de rue ou même la manche, pouvait atteindre ce taux horaire, il y'aurai beaucoup moins de pauvres.

Comme promis, elle utilise l'argent récolter pour entrer dans le club, n'étant pas vraiment motivé, je vais faire mon papi dans un salon de thé en attendant les autres.

Byron Bay #2:

On décide de partir avec Duncan et Emeraude a Byron Bay, capitale du surf et ancien lieu de résidence des habitants de Nimbin qui on migré vers les terres quand les touristes on commencé a envahir les lieux. On passe par Brisbane où l'on prend au passage Shanon, la copine d'Emeraude que l'on avait rencontré lors d'une soirée a Brisbane avant d'aller a DreamWorld.

Juste avant de quitter sa maison pour reprendre la route, Shanon, demande: « vous avez assez de place dans la voiture pour une planche de surf ? ». Bien évidement, sachant qu'on est déjà 4 dans Clutch, je réponds non! Et bien on va quand même réussir a la faire rentrer sa planche.

Et c'est reparti direction le Sud. Arrivé sur place, on passe d'abord au Bottle Shop, car les autres on « soif », puis on va vers la plage. C'est rigolo, on est en plein hiver, mais il y a autant de surfeurs dans l'eau que de mouettes sur la plage.

On pars ensuite faire un peu de shopping, car même si les premiers habitants de Byron Bay qui étaient les gens avec un mode de vie différent qui constituent aujourd'hui la population de Nimbin, sont partis, les commerces de vêtements et autre accessoires hippies sont restés pour les touristes.

Puis, on va finir la journée dans un des bars tendance du coin. On assiste a un concert vraiment sympa, et d'une grande qualité. Comme le temps passe vite, et qu'on a quand même pas mal de route a faire pour rentrer, on se prépare a partir. « Oh, mais où est passées Shanon ?!? » Elle est parti se faire de nouveaux amis, 2 surfeurs bien musclés, super fashion, avec un sourire a la colgate, comme dans les pubs à la télé. On lui fait comprendre qu'il est temps d'arrêter de jouer des phéromones, car on a de la route a faire. Sauf que Justin, un des deux bogoss veut a tout prix nous montrer quelque chose.

Justin, est surfeur professionnel, il vit a Byron Bay, et n'a pas grand chose a faire a part surfer ou faire du skate board. Il a donc crée des « engins » mixant ce qu'il aime faire. Il sort d'un vieux break Volvo ses œuvres. Il a fixé des roulements de skate board sur:
_un snow board,
_un body board,
_et … une chopping board (une planche a découper de cuisine).

Impossible de partir sans essayer ses engins. On se trouve donc un petit parking en pente, sur lequel on va tous avoir droit a un baptême sur chacun de ses engins.

Position debout sur la planche a découper, allongé sur le dos sur le body board, et a 2 debout sur le snow board. Bien marrant tout ça, même si je faisais pas le malin a rouler sur le bitume bien dur du parking, en tongs sur un snow board qui se plie dans tous les sens. Bonne expérience en tous cas.

Subtile finalité, on doit ramener Justin chez lui avec son attirail.

On se retrouve donc a 5 dans Clutch, mon coffre est toujours autant chargé, plus une planche de surf, un snow board, un body bord, plus les sacs de tout le monde. Heureusement, que l'on a que quelques Km a faire, et qu'il n'y a pas de policiers sur le trajet.

Ramène pas ta fraise #2:


Le lendemain je commence donc a cueillir des fraises avec mes 2 amis. Enfin, avec Duncan plus précisément, car Emeraude est Packeuse maintenant, c'est pour cela que je la remplace en tant que picker.

Pour ceux qui se souviennent, la cueillette de fraise en Tasmanie est le travail le plus chiant et dur que j'avais eu a faire ici.

Mais alors là …

Duncan m'avait dit la veille avec un sourire allant d'un oreille à l'autre : « Such an easy job man, that's f**king easy money ! » autrement dit, un boulot super facile. Je doit bien dire que j'étais un peu septique quand même … et maintenant je souris moi aussi.

C'est d'une facilité déconcertante, on a chacun une sorte de petit véhicule a trois roues qui enjambe 2 sillons, avec un siège au milieu au raz du sol, ce qui fait qu'en tendant les bras, on est dessuite au contact des plans de fraisiers. De plus, tout est légèrement en pente, il suffit donc de se laisser rouler dans la pente, et comme dirait Brice de Nice: « Si t'as confiance en la gravité … ça devrait marcher » !!! Et pas question de travailler dans le sens montant, on pourrait se fatiguer, on repars a chaque fois d'en haut. C'est tellement facile … limite déconcertant.

Les patrons sont super sympa, toujours a blaguer, et (car il y'a toujours un « et ») le point qui est peut-être le plus important, c'est que l'on est payé a l'heure, et que cela sera toujours le cas.

PPI: la tradition dans la région veut que (tant pour les pickers que les packers), la première semaine tout le monde soit payé a l'heure, le temps de se faire la main, puis, ils sont payés au rendement. Dans notre ferme, et c'est la seule a ma connaissance, qui fonctionne comme ça, les pickers sont payés a l'heure pour toute la saison.

Ce petit détail va tout changer, et faire bon nombre de jaloux autours de nous. De plus, il n'y a que des australiens dans la ferme, je suis le seul étranger, ce qui est rarissime. Durant ma journée de prospection j'ai visité entre 20 et 30 fermes, et a chaque fois, il y'a une nuée d'asiats qui triment comme des forças, avec des boss qui sont tout sauf agréables. Quand j'ai quitté Duncan et Emeraude le matin, j'étais un peu envieux de ne pas bosser dans leur ferme, car le fait qu'il n'y ai aucun étranger n'est pas anodin. Les gens du coin savent où il faut aller pour se faire de l'argent, avec un patron sympa, c'est un signe qui ne trompe pas.

Donc, tout se passe pour le mieux, même si on ne fait pas beaucoup d'heures pour le moment (la saison commence doucement), on en fait quand même bien plus que la plupart des autres personnes dans les autres fermes de la région.

Encore une fois, j'ai été très chanceux d'obtenir une place ici. A part quand j'étais a Sydney, j'ai bien l'impression que j'ai toujours eu de la chance pour trouver de bons boulot depuis que je suis arrivé.

Elimbah

J'arrive a Elimbah, un tout petit village a côté de Caboolture, entre Brisbane et le début de la Sunshine Coast. J'avais cru comprendre que l'on allait être hébergé chez des couchsurfeurs, mais … pas vraiment. En fait, c'est une famille qui fait office de chambre d'hôtes pour les migrants qui viennent ici pour la saison des fraises. Une sorte de backpacker au black finalement, où la famille se fait des sous en remplissant les chambres vides dans la maison. Sur les conseils de mes deux compagnons, je prends la formule « tout compris », on est donc logés, nourris, blanchis. La Maitresse de maison est Karen. Elle vit dans une des deux maisons avec son mari Keith. La deuxième maison sur la propriété est occupée par sa fille Kathryn et ses 3 enfants (Shantaye, Christian et Tiarna).Il y a aussi 5 chevaux qui occupent le parc de derrière.



Manque de bol, Duncan et Emeraude m'apprennent que le patron de la ferme dans laquelle on est sensé commencer a bosser demain matin ne va pas avoir besoin de moi. Il cherche plutôt une fille pour « packer ». Petit Point Info (PPI): La plupart des fermes vendent elles mêmes le produit fini aux distributeurs. Donc, il y'a une équipe de « pickers » pour ramasser les fruits, et une équipe de « packers », qui travaillent dans un hangar qui les conditionnent et les empaquettent pour être prêts a la vente.

Bon, je vais quand même me présenter le lendemain matin pour voir si la situation n'a pas évolué. Cela ne sera pas le cas.

Ok, on va se remettre en monde « recherche de boulot ». Je fait donc chauffer le GPS toute la journée, a vadrouiller partout dans les environs, allant de ferme en ferme vantant mes qualités de picker émérite, et je reçoit en fin de journée un sms d'Emeraude disant: « Tu commence a travailler demain avec nous ».
Et c'est pas plus mal car pour le moment, j'étais « broucouille, comme on dit dans le bouchonois » !

Rainbow Beach

Je vais donc profiter des quelques jours seul le temps de retrouver les autres. Je suis a Noosa, et je décide d'aller faire un tour a Rainbow Beach, il parait que c'est joli. Un petit coup de GPS, et c'est parti. J'essaie d'éviter l'autoroute et je passe par une jolie région un peu vallonnée, ça me rappelle le Pays Basque, c'est vert comme tout, il y a des vaches … c'est bien beau.

Puis (ça fait toujours bizarre) il n'y a plus de bitume sur la route. Rappel, l'Australie, c'est 14 fois la superficie de la France pour seulement 20 millions d'habitants, ils ont donc un réseau routier très étendu, mais pas énormément de circulation du coup, dès fois, il n'y a plus de revêtement sur la route, et cela devient une « dirty road », un chemin carrossable. Dès fois, il suffit de continuer un peu pour retrouver du bitume … mais dèsfois non, et c'est la que ça devient « rigolo ».

J'ai suivit le plus fidèlement possible mon GPS a travers ces chemins de forêt. Tout a coup, j'arrive a une intersection. Sur la route que me demande de prendre le GPS, il y'a un panneau qui indique: « route susceptible d'être difficilement praticable, n'emprunter qu'avec un véhicule 4x4 s'il a plu les jours précédant ».

« Ola, c'est quoi cette histoire ?!? je veux juste aller a Rainbow Beach moi, je veux pas passer mon weekend perdu en forêt ! » Mais bon, mon GPS a l'air plutôt sûr de lui … et je ne me souviens pas de quand datte la dernière pluie … cela devait être il y'a longtemps alors !

Et c'est parti. La route, enfin le chemin, est effectivement très sablonneux, et il y'a quelques jolis trous a éviter à certains moments, mais les paysages sont vraiment magnifiques.

Je continue a rouler jusqu'à un autre panneau, et celui là il fait peur: « Route très dangereuse, 4x4 uniquement, conduisez avec une prudence extrême.»

Je me dit: « Non, c'est pas possible un panneau comme ça, ça doit surement être une forme du sens de l'humour local ! »
Sauf que le panneau de signalisation est tout ce qu'il y'a de plus réglementaire, et qu'il décrit bien la suite du « trajet »

Mon GPS refusant de m'indiquer d'autre itinéraire, et ayant déjà roulé depuis au moins une heure dans la forêt, il serai bête de faire demi-tour, car il ne me reste plus qu'une trentaine de Km a parcourir. « Allez, même pas peur, ch'uis un catcheur ! »

Et c'est parti. Avec une moyenne de 15Km/h, j'ai découvert que je pouvais faire du franchissement avec Clutch, mais étant chargé a ras bord avec toutes mes affaires dans le coffre, attention aux amortisseurs. J'ai roulé en zig-zag pour éviter les plus gros trous et les plus grosses bosses, franchissant des petits bras de ruisseau, faisant patiner les roues dans le sable, faisant rebondir quelques pierres sous le châssis, faisant quelques marche arrières pour revérifier a deux fois si je pouvais vraiment franchir tel ou tel obstacle … l'aventure, la vraie ! Jusqu'à ce que j'arrive « là » !

« Là », c'est un flaque gigantesque a gauche, et une voiture enlisée dans la boue a droite. Je m'arrête un peu avant, puis je descend pour voir les occupants de la voiture. C'est une petite voiture, 2 roues motrices, comme Clutch, mais il n'y a personne dedans. Le conducteur devait donc être seul (comme moi), et après avoir infructueusement essayé de mettre des branches sous les roues, a abandonné et est parti chercher de l'aide a pied, car en plein milieu de nul part, pas la peine de compter avoir du signal pour le portable !

Impossible de passer plus a droite, je sonde la flaque avec un bâton, et cela me parait jouable. Je serre les fesses le temps de traverser, puis je continue la piste.
Au moins 9Km plus tard, je trouve Andréas, un Allemand qui est en Australie pour 2 semaines, qui marchait depuis au moins une heure. Il est ici pour une conférence pour son boulot, et profite des derniers jours en vadrouillant un peu avec un véhicule de location. Je l'amène jusqu'à un magasin où le patron va aller le treuiller avec un pick-up moyennant quelques dollars. Je le laisse là, et le remercie d'avoir été assez bête pour s'embourber là où il l'a fait, car sinon j'aurai moi aussi tenté d'éviter la flaque, et c'est moi qui serai enlisé a sa place.

Et du coup, bin je suis a Rainbow beach, j'aurai du mettre 2 heures et demi depuis Noosa, j'ai du en mettre au moins 5 a cause de l'état de la piste. Mais c'était quand même bien marrant de faire du franchissement avec Clutch, et les paysages étaient vraiment splendides.

Je vais rester 3 jours ici, finalement je ne camperai pas, car comme la région toute entière est un parc national, il faut payer pour poser la tente, et je n'ai ni envie de payer, ni de frauder, je vais donc trouver des petits chemins de forêt bien tranquilles où dormir dans Clutch. Rainbow Beach est la porte d'entrée sud pour Fraser Island, les plages sont magnifiques, et je vais aller faire un promenade le long de la fameuse plage bordées de dunes multicolores, d'où l'endroit tire son nom.


Ce qu'il faut savoir, c'est que les dunes sont tellement hautes qu'on ne peut pas passer a travers, la plage est donc une longue bande sa sable bordée de dune, qui se finit par un petit cap, et l'on peut s'y rendre en 4x4 par la plage. Tout la partie sud est donc une sorte d'autoroute pour 4x4. Comme je ne peux évidement pas m'y rendre avec Clutch, je décide de faire un bout de chemin a pied. C'est très joli, les dunes sont assez abruptes, le sable y est de différentes couleurs, du blanc brillant au noir profond, en passant par le jaune, le rose, le rouge, le marron et tous les dégradés possibles, et plus ou moins compacté ce qui laisse des « cascades » de sable qui coule le long de « pierres » de sable.



Je marche pendant 2 heures, et comme je commence a avoir faim, je décide de rentrer en stop. C'est la deuxième fois de ma vie que je fais du stop. La première était lors des fêtes de mon village dans les landes au petit matin après une soirée arrosée, et la deuxième fois, c'est ici, pour arrêter un énorme Pick-up sur la plage. Je ferrait en 1/4h le trajet que j'ai mis 2 heures a faire en marchant.

Je passerai le dimanche a Tin Can bay avant de repartir pour le sud rejoindre mes amis près de Caboolture.